L’exécuteur, tome 3: Les Proies, John Wagner (scénario), Arthur Ransom (dessin). Editions Delirium, 112 pages, 24 euros.
Suite et fin du jeu pour Harry Exton. Cet ancien mercenaire désoeuvré qui a accepté de faire l’exécutant, c’est à dire le pion de richissimes joueurs, « les voix » qui parient sur qui parviendra à survivre entre tous leurs tueurs.
Après être parvenu à remonter jusqu’à sa « voix », puis s’être fait employer (ou manipuler) par un sénateur qui l’a fait venir aux Etats-Unis pour participer à un nouveau round du « jeu », Harry s’est mis au vert dans un chalet discret du Montana. Mais les « voix » trouvent bien trop dangereux de laisser un tel exécutant en liberté. Ils organisent alors une épreuve spéciale: tous leurs « exécutants » sont lancés aux trousses d’Exton, celui qui parviendra à le tuer raflant toute la mise. Et l’ancien mercenaire a beau chercher à disparaître et se montrer habile, il se fait toujours étrangement localiser. Mais les « voix », de leur côté, jouent aussi avec le feu, alors que les meurtres de moins en moins discrets se multiplient et que l’un des membres, producteur de cinéma à Hollywood, n’a rien trouvé de mieux que de monter un film, dénommé les Proies… qui relatent plus ou moins toute cette histoire de jeu de la mort.
Voici une conclusion à la hauteur de cette trilogie ultra-violente due à John Wagner. Cette troisième partie prend l’allure d’une tragédie inéluctable, progressant jusqu’à son épilogue qu’on imagine (à raison) particulièrement sanglant. Toujours mené à un rythme haletant, le récit n’oublie personne. Et il prend une dimension épique dans le décor somptueux des montagnes du Montana. Avant une conclusion qui parvient encore à ménager son petit suspense.
Côté graphique, les qualités manifestées dans les tomes précédents sont toujours bien présentes: un dessin réaliste fin, un style d’une froideur toute clinique, un cadrage très cinématographique, une utilisation judicieuse des aplats noirs.
Un contrat clairement bien exécuté.
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