Ces 6 et 7 octobre, le Salon du livre d’Albert, pour cette édition 2018, sera très largement consacré aux “Traces de la Grande Guerre”, dont il accueille la sortie événementielle de l’album, avec la participation d’une vingtaine de ses auteurs. Et notamment à travers quatre débats, prolongeant la réflexion sur la bande dessinée et la Première Guerre mondiale.
Un lancement de Traces de la Grande Guerre à Albert a un air d’évidence, pour une ville à l’épicentre de la bataille de la Somme, ce moment de la Première Guerre mondiale où tant de soldats de toutes nationalités ont convergé vers ce coin de Picardie. Pour l’occasion, le Salon du livre organisé en ce début d’automne va prendre une couleur particulière cette année, en étant largement dédié à la thématique de la Grande Guerre et à la bande dessinée.
Au-delà de l’affiche – très bien trouvée – d’Efa, l’un des auteurs du collectif – près d’une vingtaine d’auteurs ayant collaboré au projet seront présents ce week-end. Une exposition, présentant chacune des histoires sur un mode pédagogique, sera également installée sur le festival. Et une fresque originale, en forme de cadavres exquis, sera réalisée durant le week-end.
Enfin, quatre table-rondes permettront d’aborder différents aspects du sujet. Elles seront animées par l’historien spécialiste de la bande dessinée Vincent Marie et la journaliste Alexandra Oury
1 Les sources sur 14-18
Premier rendez-vous, ce samedi 6 octobre à 15 heures,sur le thème « Quelles sources aujourd’hui pour parler de la Grande Guerre ». Avec la participation de quatre scénaristes : la Britannique Mary Talbot (à qui l’on doit, avec son mari Bryan, une belle biographie de Louise Michel, La vierge rouge), l’Américain Joe Kelly (auteur de comics, ayant œuvré notamment sur Deadpool), Jean-David Morvan (créateur notamment de la série Sillage ou, sur 14-18 du Coeur des batailles) et Kris (connu pour son travail sur les à-côtés de l’Histoire comme dans Un homme est mort et, s’agissant de la thématique de la Grande Guerre de ses deux superbes sagas Notre-Mère la Guerre et Svoboda – encore en cours).
2 14-18 jusqu’à aujourd’hui
Deuxième rencontre, dans la foulée – samedi 6 octobre à 16h30 – sur «Les échos contemporains de la Grande Guerre». Pour en parler, Victoria Lomasko (plasticienne et féministe russe qui met ce parallèle au coeur de son histoire de Traces de Guerre), mais aussi Charlie Adlard et Robbie Morrison (auteurs de l’un des plus fort – et original – récit sur 14-18 en bande dessinée: La Mort blanche) ainsi que le prolifique scénariste amiénois Régis Hautière (dont on ne présente plus sa Guerre des Lulus).
3 Guerre et perception mondiales
Le lendemain, dimanche 7 octobre, à 15 heures, la focale sera élargie aux «points de vue sur l’Histoire à travers le monde».
Le « casting » très international de l’album permet en effet de s’interroger sur la diversité des perceptions de l’Histoire en général et de la Grande Guerre en particulier. Avec une vision russe (Victoria Lomasko), turque (Ergün Gündüz), indienne (Orijit Sen) et germano-nipponne (avec l’illustratrice et auteure de mini-comics en ligne Mikiko).
4 Faire revivre la Grande Guerre
Enfin, pour boucler la boucle avec Traces, dimanche 7 octobre à 16h30, le dernier débat portera sur le fait de savoir « Comment la bande dessinée permet de faire revivre les traces d’un événement ». Une liberté d’approche et une variété des styles graphiques dont pourront témoigner l’auteur havrais Riff Reb’s (auteur ces dernières années d’une trilogie maritime réputée, dont À bord de l’étoile Matutine ou Le Loup de mer), Maël (complice, au dessin, de Kris sur Notre-Mère la Guerre et qui a prolongé aussi cette thématique dans Entre les lignes), Efa (et son récent et lumineux Monet, le peintre de la lumière) et l’Anglais Dave Mc Kean (artiste multimédias, déjà impliqué sur le précédent projet d’On a marché sur la bulle dans le cadre du centenaire, en 2016, le fulgurant Black Dog).