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Budapest 1956 pour mémoire

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L’ange de Budapest, Gabor Tallai (scénario), Attila Futaki (dessin). Editions Glénat, 56 pages, 14,50 euros.

Si aujourd’hui Budapest et la Hongrie ne s’invitent, ponctuellement, dans l’actualité  qu’à travers la figure de son président autoritaire Viktor Orban, l’ex “caserne la plus joyeuse du monde socialiste“, du temps du bloc de l’Est fut aussi le pays où commença véritablement le délitement du monde soviétique, en 1988, lorsque le gouvernement de l’époque accepta la première ouverture vers l’occident, prélude, l’année suivante à l’écroulement du mur de Berlin (et, à l’époque Viktor Orban était un des jeunes étudiants activistes idéalistes du Fidesz qui rêvaient d’une “troisième voie” entre stalinisme et capitalisme, avant de glisser vers le libéralisme et le conservatisme).
Mais si l’histoire de cet Ange de Budapest débute en 1988, elle n’évoque pas cet aspect, mais un autre moment fort de l’histoire où la Hongrie fut là encore, dramatiquement, à l’avant-garde des bouleversements de l’après-guerre: en 1956, avec l’insurrection de Budapest.

L’ange du titre, c’est John Angel, exemple du self-made man à l’Américaine, profitant de sa réussite en Californie. Mais l’annonce, lue dans un journal, de la nomination d’un nouvel ambassadeur russe à Budapest va le ramener à son passé, lorsqu’il se nommait Jancsi Angyal et qu’il combattait les Russes en 1956. Sa volonté de vengeance va se doubler d’une plongée nostalgique, entre passé et présent, engagement politique et passion amoureuse, dans les rues de sa ville natale.

Nourri pour une bonne partie du récit de flash-back, cet album a le grand mérite de rappeler et de replonger, avec force et intensité, dans cette révolte populaire oubliée de 1956, qui fut pourtant le premier vrai déchirement marquant du stalinisme en Europe de l’Est. Le trait réaliste et léger d’Attila Futaki est bien renforcé par la mise en couleurs du coloriste Greg Guilhaumond, entre vivacité colorée des séquences du “présent” de l’histoire et les tonalités grises, oppressantes du passé insurrectionnel.
Le scénario, en revanche, pêche un peu dans son rythme et dans sa maîtrise narrative de sa double intrigue. Une tentative un peu avortée. Comme le fut la révolte de 1956.

 

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